Jordy Fourgon est la touche belge du Borussia Mönchengladbach : “Vivre pour la victoire du Borussia, c’est mon adrénaline”
Talentueux vidéographe au service du vénérable club allemand, il nous a ouvert les portes du Borussia Park pour un tour du propriétaire, à travers son boulot au quotidien.
- Publié le 26-04-2024 à 12h59
Stassin, Daems, Sonck, Van Kerckhoven, Hazard, pour ne citer qu’eux. La filière belge du Borussia Mönchengladbach s’étend à une dizaine de noms.
Un ancrage que Jordy Fourgon perpétue à lui seul depuis deux ans et demi. À mi-chemin entre les coulisses et le terrain du Borussia Park, employé par le club rhénan dans un rôle de vidéographe taillé pour lui.
Quand il ne vogue pas de stade en stade comme suiveur des Fohlen (poulains), Jordy Fourgon arpente quotidiennement tous les recoins d’un domaine qui ne se limite pas à son écrin de 54 000 places, avec une caméra ou un drone comme outils de prédilection. “J’ai accès à tout, à l’exception du vestiaire pro où il (me) faut une autorisation de la direction sportive”, révèle-t-il.
Du haut de ses 27 ans, le germanophone fait partie intégrante d’une équipe de vingt personnes, entièrement dévouée au développement de l’image du Borussia Mönchengladbach, à travers ses différents médias et réseaux sociaux. “Nous sommes cinq à la vidéo, avec deux photographes à nos côtés”, détaille Jordy, qui apporte à l’ensemble sa passion, sa compétence et sa vision moderne des choses. “L’importance de la communication est devenue incontournable pour un club professionnel. Les dirigeants nous laissent de la liberté et les retours sont encourageants. Je suis un perfectionniste, je pars du principe que je dois continuellement apprendre pour m’améliorer. Nous bossons sérieusement, la pression vient de nous-mêmes !”, sourit-il, sur le ton de la confidence. “Vivre pour la victoire du Borussia, c’est mon adrénaline ! Je n’étais absolument pas fan de Mönchengladbach, je le suis devenu !”
Le jeu et l’ambiance
Barré par les pépins physiques dans sa pratique du ballon rond, le garçon a très vite cherché un autre chemin dans le sport roi, qui l’a conduit à vivre de sa passion. “Le jeu et l’ambiance m’ont toujours attiré. J’ai eu la chance de mettre un pied à l’étrier avec Wiltz en pleine période du covid. Sans imaginer travailler à temps plein dans un environnement hyperprofessionnel comme je le fais aujourd’hui. Mais je ne suis pas carriériste car c’est un monde impossible à pénétrer sans l’appui d’un contact. Je mesure ma chance de travailler à Mönchengladbach. Géographiquement, je reste proche de tout : la famille, les copains avec qui je joue encore au football le dimanche matin quand c’est possible (NdlR : à Recht d’où il est originaire, près de Saint-Vith). Mais cette opportunité n’est pas tombée du ciel. J’ai dû m’investir, voler sur mes fesses (sic), me relever à chaque fois et, ici aussi, me faire accepter. Je suis passé d’un club où je pouvais tout faire à un autre où tout est plus professionnel.”
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”Chaque mercato est une folie !”
Le Borussia Mönchengladbach fut, rappelons-le, la figure de proue du foot allemand dans les années 70. Une décennie dorée durant laquelle le club remporta huit des dix trophées majeurs de sa riche histoire, sur le plan national et la scène européenne. Présidé depuis peu par une de ses anciennes gloires, Rainer Bonhof, le club rhénan n’a rien perdu de son aura.
Jordy Fourgon, à travers son job, s’en aperçoit particulièrement lors des périodes consacrées aux transferts. “Chaque mercato est une folie !”, dévoile-t-il, en gardant en mémoire l’arrivée de l’attaquant américain Jordan Siebatcheu à la fin de l’été dernier. “J’ai passé toute la journée avec lui et une partie de ma nuit au montage car la vidéo sortait le lendemain matin, avant la signature de son contrat.”
La face cachée d’un boulot intense et souvent excitant : “Réaliser une vidéo interne au club prend une journée non-stop : filmer, monter, visionner, retoucher puis éditer. Par contre, avec le droit à l’image en Bundesliga, ce que tu filmes le week-end peut seulement être posté à partir du mardi suivant à minuit ! Mais il n’y a pas un seul moment où je n’ai pas envie de travailler ! La reconnaissance est motivante. Vous savez, recevoir un merci pour votre travail c’est déjà bien dans le monde actuel !”
Voyager pour les joueurs, le top !
Diplômé en tourisme, en gestion internationale et sportive, Jordy Fourgon est un véritable globe-trotter qui parle couramment cinq langues. Le garçon a la bougeotte quand il s’agit de voyager ! “J’adore ça”, dit-il. “J’ai toujours eu ce rêve de vivre le foot à travers les voyages. Je reviens du Pérou. Ma première préoccupation était de savoir si je pouvais assister à un match. J’en ai vu trois ! Combiner les deux serait le top : filmer un joueur et passer une autre journée dans une ville que tu ne connais pas…”
Jordy Fourgon s’y prépare puisqu’en parallèle, il s’est lancé comme indépendant dans la création de contenus, au service de l’image des joueurs eux-mêmes. “J’aimerais surtout agrandir mon network et mes contacts”, concède celui qui ne cache pas son penchant pour Anderlecht quand on lui parle de notre foot national. “C’est le club de mon cœur en Belgique. Ils effectuent aussi du bon boulot là-bas pour développer leur image.”